La Mouche et moi on joue à qui perd gagne Cette créature restreint mon espace et m'exécute d'un mouvement enveloppant. Bien entendu, dans ce monde clos, je ressuscite.
La tête dans mon nuage, je me dis que je lui ressemble vaguement, dans sa matière dispersée si librement dépressionnaire. Pour me retrouver, je me pardonne de travers, la gorge nouée dans un silence plombé. Je tergiverse. La Mouche vole.
Moi et la Mouche on signe une armistice aussi sincère que provisoire. Le temps se lime sur le verre encore nu. Je m'ausculte l'âme Elle s'aiguise les ailes.
JUILLET Mois du Lion. Je pense à Toi, à Elle, aux Autres. Comment vivre sans Toi, sans Elle, sans les Autres ? Le monde s'effondre, rongé de l'intérieur par d'obscures manœuvres. Le bocal tient ses promesses d'isolation.. Dehors, on s'affaire, on s'accroche aux grilles, aux murs, aux bombes à retardements, aux sifflets exécutifs. A quoi bon, bougonne la Mouche qui repart de plus belle, en guerre contre le vase clos. Assommant.
A quoi bon, certes. Dans la chaleur de l'artifice ambiant, se laisser dissoudre lentement imperceptiblement anonymement. Suinter sans gène dans l'autre dimension, écume quantique (note de bas de page : rajouter la musique éternelle, invitation à la métamorphose) Ensuite, jouir de la dernière molécule d'oxygène pour se libérer du carcan Enfin, pour mieux céder à la tentation de boire à la fontaine impudique, une échappée belle sans passeport ni visa, dans son monde à Lui, Le Faiseur... SVP, NE PAS REANIMER
Cette création est laborieuse. J'entends bien. Un cliquetis qui se répète sans signe distinctif. Mais comme la Mouche, défiant les lois et la pesanteur, je m'obstine. Entre deux touches et une envolée, sur cette page encore vierge, j'ai soudain la vision dévastatrice de l'avenir.
2012 La fin d'un monde, de ce bocal sans issue, pourquoi pas. Moi, blanche sur la planche noire, je pleure la Mouche Elle, noire sur la paroi blanche, elle s'en fout. Elle m'a déjà oubliée.
Tant pis
Autant l'avouer, ce seront les mauvaises nouvelles d'une vieille histoire qui l'achèveront tandis que tonnera le ciel en deuil et que, l’œil vache, je tournerai le dos, bourdonnante, regardant lâchement les heures qui passent pendues aux bras des minotaures en attendant l'ère du feu.
je dis en me relisant que je devais avoir... le bourdon
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