... et moi j'écrase mes mots humides

dans le cendrier d'un bleu acharné
.

extrait de : "J'écrase" dans La Nuit Remuée

par EZ

samedi 6 octobre 2012

Commentaire : Mon Nuage de Marlène TISSOT

Guillotine-sky

C’est un de ces jours où
le ciel a des troubles de la personnalité
se hisse loin et haut, rigide et gris
comme une tôle d’acier
aiguisée
suspendue
au dessus de la nuque de nos vies



J'emmerde les post-it
Note pour plus tard:
il n'y aura peut-être pas
de plus tard

Un cadeau

Ils disent, la vie c’est un cadeau. La vie on te l’a donnée.
Et tu te sens un peu obligé de remercier, même si tu sais pas trop quoi en foutre de cette chose-là. La vie. C’est posé là, emballé dans ta peau, vaguement encombrant. Il n’y a pas de mode d’emploi. Peut-être bien qu’il faut des piles, du courant, de l’essence, de l’alcool, une manivelle pour remonter le mécanisme et puis on se met à avancer tout droit, tout raide comme un petit soldat. Je n’y comprends rien.
Ils disent, la vie c’est un cadeau. La vie on te l’a donnée.
Et c’est un peu comme s’ils t’avaient refourgué un truc foireux, une montre qui tictaque mais n’indique pas l’heure. À quoi ça sert ce bruit ?
Ils disent, c’est la musique du cœur.
Je n’y comprends rien.

extraits (récents) tirés du blog
                                        Mon Nuage de Marlène TISSOT

Il faut un commentaire ? oui ? absolument !

Dépêchez vous d'aller dévorer la série "J'emmerde"... sur le Nuage de Marlène, et puis dans la foulée,  d'avaler au risque de vous étrangler (car vous aimez prendre des risques), sur ces textes incisifs comme des lames de rasoirs affûtées, ses voix toujours en cours ...

Depuis son Nuage, elle t' observe, te teste Elle te connait bien, toi l'homme ou la femme d'aujourd'hui,  bref, le quidam du trottoir qu'elle arpente.  D'ailleurs, elle te tutoie tout en dévoilant l'indicible, sans poudre d'artifices Alors, une fois dans son viseur, depuis son nuage,  elle te dépiote l'âme au bistouri de sa lucidité accablante et son rapport est sans appel : coupable ... Coupable et encore coupable, elle comprise.

Si seulement elle s'en tenait là ! Le candide de passage pourrait espérer s'en sortir non pas indemne mais au moins libéré de ces (mauvaises) (lubriques) (déprimantes) certitudes.   Hélas, si elle manie le mot d'une plume magistrale pour te tailler le portrait, ou commenter tes faits et gestes, cela ne lui suffit pas ! Il faut encore qu'elle éclaircisse ton regard, toi, chère humanité,  avec ses photos de passage Car il voyage, le nuage de Marlène et elle, elle a l’œil coriace .

Alors pourquoi y retourner si c'est si douloureux ??? Ha ! en singeant le passé je pourrais écrire : "parce que c'était Elle, parce que c'était Moi" ... mais en vérité, c'est  parce que, à l'intérieur de ces plaies inguérissables, il coule le sang vif de l'émotion à l'état pur, rare et addictif , du genre dont on ne peut plus se passer après la première gorgée de mots...

Bonne chance !

3 commentaires:

  1. "Mon nuage" je le lis tous les jours. Cette écriture me fait penser à celle de Bobin. C'est un vrai plaisir.

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  2. //"Mon nuage" je le lis tous les jours. //
    C'est un vrai plaisir.//

    je plussoie

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