J'irai boire l’eau de la mer à Gaza (Eznogood)

étrange ère
attardée sur un sol d'enclave
idéal abhorré aux mœurs invisibles
j'ai enroulé ma nuit à ton huis clos calcaire

aux vieilles épées
la myriade d'exceptions devient un art majeur
une illusion de peau qui se défait du jour
et laisse des vestiges au ban des effusions

petite fiancée du monde
jette ta polyphonie hostile
libère la terre trop étroite

sous tes reins
il se dit tant de choses tristes et banales
hantée par un bleu menstruel
l'histoire féconde à nouveau le désert
au seuil du grand cycle elle rejoint ton purgatoire oblique

la route sanguinaire se fait des idées neuves

dans cette antiquité hétéroclite
une impression raconte le silence
et nous parle de toi


EZNOGOOD in http://blog.poetic.fr/post/2010/05/30/mai
30 mai 2010

Pourquoi ce poème ? Encore un poème eznogoodien ???? OUI ! c'est une des rares lectures qui me plonge à la fois dans le ressenti et la réflexion,  des mots qui m'obligent en douceur et en profondeur,  à considérer le monde comme une entité à part entière, vecteur d'émotions de fluides de pulsions où l'âme sous jacente se devine sans se dévoiler où, pauvre banalité humaine,  le meilleur côtoie le pire ...

Je me répète  :  il n'y a pas de honte à être scribouilleur mais *  rhô tu diu *, lire de la Poésie  Majuscule me donne envie de jeter mes carnets et mon crayon ; de partir vers l'infini (et même l'au delà comme dirait Buzz)  avec ces morceaux choisis pour compagnons de voyage  Je n'aurais pas trop de l'éternité pour m'en imprégner

Je resterais bien quelques années par exemple juste sur ces vers :

une illusion de peau qui se défait du jour

et laisse des vestiges au ban des effusions

Certes, je lis aussi ailleurs  (j'étudie mes classiques !!!) Mais cette  poésie contemporaine là...celle qui ose toucher à l'actualité Comment dire ??? elle m'enchante même si souvent je pleure

Mon profond respect aux Poètes (j'insiste sur la majuscule) et tout particulièrement à Ce Grand Poète  à cette Voix Magnifique qu'est Eznogood.

Merci