... et moi j'écrase mes mots humides

dans le cendrier d'un bleu acharné
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extrait de : "J'écrase" dans La Nuit Remuée

par EZ

samedi 13 juin 2009

Passage

Lente et jalouse, l’aube déchirait en lambeaux
Les voiles de la nuit, ô l’étrange torture.
Sur la terre esseulée imbibée de froidures
Tremblaient, fantomatiques, les bras nus des bouleaux

C’était l’heure muette au départ du chemin
Le corps juvénile et l’âme toute étourdie
Dans le ciel déchiffrent le vertige de la vie
Cet instant où se guette l'insondable dessein

Quand un pas retentit, métronome pesant,
Inéluctable écho de la ronde du monde
Laissant dans son sillage des marques si profondes
Qu’on eut crû les voyant les traces d’un Titan

Comme le temps en marche, indifférente bête,
Tu passas me frôlant sans l’aumône d’un regard
Leçon inoubliée de ce matin blafard
Besogneux percheron, fumeuse silhouette.